Français : Leos Janácek n'était pas le premier venu. Ses œuvres chorales, trop peu souvent données, fourmillent de trouvailles, de traits singuliers et d'idées excentriques. En effet, avez-vous déjà entendu des chœurs flanqués d'un ensemble composé de flûtes, bassons, clarinette, basse, piano, ocarina et tambour d'enfant ? Dans ses « Ríkadla » (« Comptines enfantines ») le compositeur fait appel à un tel ensemble pour interpréter des chansons sur le mariage d'une betterave ou sur une taupe trop oisive. « C'était pour rire », les commentait le maître de 70 ans. Dans son « Concertino » ludique, il associait tout aussi joyeusement les animaux aux enfants et à la forêt. Et pourtant, ces partitions ne reposent pas uniquement sur l'humour. L'écriture musicale est belle, les éléments populaires s'y fondent parfaitement dans la maîtrise virtuose des formes. Derrière le rire se cache toujours la gravité et, surtout, la réalisation douloureuse qu'avec l'apparition des enfants, la réalité de l'adieu inéluctable entre dans notre existence. Nulle part ailleurs l'effet est-il plus émouvant que dans son « Élégie sur la mort de ma fille Olga ». Comme à son habitude, Reinbert de Leeuw met en œuvre tous les moyens pour défendre cette musique. Généreux, il nous propose aussi son adaptation personnelle de la « Sonate 1.X.1905. ». Cette soirée s'adresse aux plus fins connaisseurs parmi les mélomanes!